Dans une volonté de préservation du patrimoine architectural de Toulouse, la ville engage des travaux de restauration de la toiture de l’église du Couvent des Jacobins. Ce chantier, porté par une démarche patrimoniale exigeante, permettra de préserver la pérennité de ce site emblématique, tout en assurant la sécurité et la mise en valeur de son architecture unique. 

Un monument emblématique de Toulouse 

Édifié à partir de 1230, le Couvent des Jacobins est l’un des plus beaux exemples d’architecture gothique méridionale. Connu pour son impressionnante nef à voûtes palmées, sa célèbre colonne en « palmier », et son cloître paisible, il abrite également les reliques de saint Thomas d’Aquin. Monument phare du centre historique toulousain, il constitue un lieu de mémoire et de culture unique en France. 

Classé monument historique, il attire chaque année plus de 400 000 visiteurs et fait l’objet d’un attachement fort de la part des Toulousains. 

Préserver l’équilibre entre histoire, technique et transmission 

La toiture de l’église du Couvent des Jacobins ayant déjà connu plusieurs campagnes de transformation, fait aujourd’hui l’objet d’une restauration nécessaire. L’usure du temps et les contraintes climatiques ont fragilisé la couverture, mettant en péril certains éléments structurels de la charpente et de l’édifice. 

Une toiture restaurée par étapes  

Les dernières études dendrochronologiques ((discipline qui permet de dater des pièces de bois) ) de la charpente attestent de la présence de pièces issues de différentes interventions.  Les plus anciennes identifiées à ce jour par l’étude, sont datées du XVIe, tandis que les plus récentes sont associées à la reprise de l’ensemble de la structure de la charpente au XIX^e. Cette restructuration de la charpente (entre 1812 et 1847) résulte de la transformation de l’ensemble conventuel en caserne militaire.  Il faudra ainsi attendre le départ de l’armée en 1865 pour que débutent de véritables campagnes de restauration. 

Si la couverture de l’église a été partiellement reprise entre 1940 et 1945 avec la rénovation des chenaux, ce n’est qu’en 1968, sous la direction de l’architecte Sylvain Stym Popper, qu’une intervention plus globale est entreprise. Elle comprend alors le démontage et remontage de la couverture, le remplacement des tuiles et du voligeage, ainsi que le traitement des charpentes par fongicide. 

2025 : une nouvelle étape dans l’histoire du couvent des Jacobins  

L’objectif de ces travaux est donc double : assurer la conservation du bâtiment à long terme et garantir un cadre sûr pour les nombreux visiteurs et événements accueillis chaque année. L’intervention mobilisera des savoir-faire spécialisés dans la restauration des monuments historiques, avec une attention particulière portée aux matériaux et aux techniques d’origine. 

©Rémi Bénali