« Cathares ».Toulouse dans la croisade | du 5 avril 2024 au 5 janvier 2025
Une exposition partagée entre deux sites : Couvent des Jacobins & Musée Saint-Raymond

Architecture

L’architecture du couvent répond aux besoins des frères dominicains pour exercer leurs missions de prédication, d’étude et de prière. Il conserve une église unique en son genre, des décors peints, un cloître et son jardin, une étonnante chapelle funéraire et un immense réfectoire.

Son répertoire est celui de l’art gothique (voûtes à croisées d’ogives, fenêtres élancées) mais adapté aux besoins des dominicains et à l’esthétique du Midi de la France. Plus de 5 000 m² d’histoire à visiter…

Le couvent

Au cœur du couvent, le cloître fait communiquer toutes les salles utiles aux activités quotidiennes : église, sacristie, réfectoire, dortoir, salle capitulaire, bibliothèque et scriptorium.

Construit aux XIIIème et XIVème siècles, le couvent est fortement endommagé de 1812 à 1865 lors de son utilisation par l’armée puis restauré au XXème siècle.

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Le cloître

©Couvent des Jacobins

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La salle capitulaire

©Patrice Nin

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La chapelle Saint-Antonin

@Alexandre Ollier

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Le réfectoire

@Alexandre Ollier

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Le couvent et son clocher

©Patrice Nin

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La chapelle de la Vierge

©Couvent des Jacobins

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Les salles entourant le jardin du cloître ont été édifiées durant la première moitié du XIVème siècle. Le cloître, construit entre 1307 et 1310, est desservi par 4 galeries soutenues par 160 colonnettes en marbre de Saint-Béat.

Les plates-tombes sont des dalles gravées incrustées dans le sol du cloître qui commémorent la mémoire des défunts.

La salle capitulaire abritait les assemblées des frères. Sa voûte de six travées repose sur deux minces colonnes de marbre gris très élancées. Elle a servi de modèle à d’autres salles capitulaires de l’époque.

Achevé en 1303, le réfectoire des Jacobins est l’un des plus vastes de l’époque médiévale. Contrairement aux autres salles il est couvert d’une voûte en bois et non en briques .

Exceptionnellement bien conservées, les peintures de la chapelle Saint-Antonin évoquent l’Apocalypse et la vie saint Antonin à la manière d’une BD. Elles datent de 1335-1341.

Le clocher a été construit entre 1275 et 1298 contre l’église. De plan octogonal, il s’élève sur quatre étages percés de baies géminées couvertes d’arcs en mitre.

Parmi les dernières constructions du couvent, la minuscule chapelle de la Vierge est nichée entre les contreforts de la salle capitulaire. Elle se pare d’un décor de fleurs et de fruits symbolisant la Vierge.

Indispensables pour les missions d’étude et d’enseignement des dominicains, les livres étaient conservés dans la bibliothèque et recopiés dans le scriptorium. Tout comme le dortoir, ces salles ont été démolies. Cependant les livres des dominicains sont encore conservés à Toulouse dans la bibliothèque d’étude et du patrimoine.

L’église

Construite entre 1229 et 1335, elle s’apparente aux églises de la même époque par l’usage de voûtes à croisées d’ogives.

Elle s’en distingue cependant par son plan à deux nefs caractéristique de l’ordre dominicain : une nef pour les frères au nord côté couvent et une nef pour les fidèles au sud côté rue.

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Entièrement bâtie en briques, l’église offre un aspect massif et austère à l’extérieur…

©Archives municipales

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…qui contraste avec la légèreté de ses voûtes à l’intérieur.

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Le palmier

@Alexandre Ollier

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Les vestiges des peintures médiévales

©IMA Solutions

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Le décor peint de fausses pierres

©Couvent des Jacobins

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Les vitraux

©Couvent des Jacobins

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Les reliques de saint Thomas d’Aquin

©Couvent des Jacobins

En savoir plus

De 1230 à 1234, les dominicains bâtissent une église très sobre pour respecter l’idéal de pauvreté des ordres mendiants. Rectangulaire, moitié moins haute et moitié moins longue que l’église actuelle, elle comprend une nef au nord réservée aux frères et une nef au sud pour les fidèles venus entendre leurs prédications. Ces deux espaces sont séparés par des piliers et des cloisons. (1)

Devant le succès des prédications, l’église est allongée entre 1245 et 1252, avec la construction d’un vaste chœur bordé de chapelles. (2)

De 1275 à 1292, le chœur est surélevé et voûté. L’église des Jacobins présente une curieuse juxtaposition : le nouveau chœur surplombe l’ancienne nef de près de 15 mètres. (3)

A partir de 1323, la nef est aussi surélevée. L’ancienne couverture charpentée est remplacée par une voûte qui prolonge celle du chœur. (4)

Prouesse technique des années 1275-92, le palmier est une haute colonne (le tronc) qui porte les 22 nervures (le feuillage) retombant des voûtes d’ogives du chœur et des deux nefs. Il doit son surnom à l’écrivain Paul Claudel.

Cet étonnant palmier résulte de la combinaison du plan à double nef caractéristique des frères Prêcheurs avec la forme en demi-cercle du chœur associés à l’adoption du système de voûtes à croisées d’ogive. Tout le poids des voûtes est conduit par les nervures déployées en demi-cercle vers une colonne unique : le palmier.

Murs, chapelles, voûtes… le décor peint se déploie partout alternant l’imitation des pierres, les frises ornementales, les scènes historiées et les armoiries. Très endommagé au XIXème siècle, il a été fidèlement reconstitué.

Au début du XXème, les vitraux détruits par l’armée ont été remplacés par des créations contemporaines. Seules les deux roses au fond de l’église sont certainement médiévales.

Mesure de la lumière de l’artiste Sarkis, est une installation lumineuse et sonore qui dialogue avec l’architecture de l’église depuis 2018 dans le cadre du partenariat avec le festival Printemps de Septembre.

Elle s’inspire de la géométrie médiévale, incarnée par la corde à 13 nœuds (outil de mesure utilisé par les bâtisseurs du Moyen Âge) mais aussi de la lumière colorée des vitraux. La bande sonore qui l’accompagne est de Jacopo Baboni Schilingi.

Sarkis « Mesure de la lumière »

L’église abrite plusieurs tableaux et objets d’art. Quelques exemples : Le tableau La remise du Rosaire Il représente l’enfant Jésus assis sur les genoux de la Vierge qui remet le rosaire à saint Dominique. Cet événement se serait déroulé dans la forêt de Bouconne, proche de Toulouse. Cette huile sur toile du peintre Pierre Théodore Suau date de la première moitié du XIXème siècle.

A la Révolution, les reliques de saint Thomas d’Aquin sont mises à l’abri à Saint-Sernin dans le reliquaire de 1628 mais il est dépouillé de son orfèvrerie. Pour exposer le crâne du saint, un reliquaire en bois argenté est réalisé en 1852. En 1878, pour réunir le crâne et les os, un nouveau reliquaire en bronze doré est réalisé par Joseph Favier. Les reliques reviennent aux Jacobins en 1974 et sont placées sous l’autel majeur à l’intérieur d’un autre reliquaire en bois doré datant de 1825 .

La châsse Favier
La Remise du Rosaire